The China Mail - Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation

USD -
AED 3.67306
AFN 71.025985
ALL 86.762083
AMD 389.450039
ANG 1.80229
AOA 917.502537
ARS 1165.030713
AUD 1.565411
AWG 1.8025
AZN 1.701169
BAM 1.71838
BBD 2.002943
BDT 121.466383
BGN 1.71602
BHD 0.376959
BIF 2973.281671
BMD 1
BND 1.309998
BOB 6.907549
BRL 5.6307
BSD 0.999671
BTN 85.150724
BWP 13.648225
BYN 3.271568
BYR 19600
BZD 2.008127
CAD 1.38434
CDF 2877.999531
CHF 0.824203
CLF 0.024626
CLP 945.019925
CNY 7.269499
CNH 7.268345
COP 4192.5
CRC 505.37044
CUC 1
CUP 26.5
CVE 97.150345
CZK 21.898016
DJF 177.720325
DKK 6.55424
DOP 58.850196
DZD 132.289028
EGP 50.800499
ERN 15
ETB 133.816329
EUR 0.878145
FJD 2.25895
FKP 0.746656
GBP 0.746185
GEL 2.739977
GGP 0.746656
GHS 15.301959
GIP 0.746656
GMD 71.504172
GNF 8655.99968
GTQ 7.699235
GYD 209.77442
HKD 7.758496
HNL 25.942636
HRK 6.612298
HTG 130.805895
HUF 354.815501
IDR 16715
ILS 3.616655
IMP 0.746656
INR 85.147951
IQD 1310.5
IRR 42100.000186
ISK 128.260132
JEP 0.746656
JMD 158.360167
JOD 0.709195
JPY 142.284499
KES 129.501083
KGS 87.450275
KHR 4003.000106
KMF 432.50203
KPW 900.101764
KRW 1432.510229
KWD 0.30621
KYD 0.833088
KZT 511.373521
LAK 21637.503123
LBP 89600.000012
LKR 299.461858
LRD 199.549748
LSL 18.674992
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.465055
MAD 9.255023
MDL 17.204811
MGA 4511.608496
MKD 53.972376
MMK 2099.785163
MNT 3572.381038
MOP 7.988121
MRU 39.579816
MUR 45.202003
MVR 15.410067
MWK 1737.000092
MXN 19.588845
MYR 4.327495
MZN 63.999786
NAD 18.679798
NGN 1605.349851
NIO 36.786962
NOK 10.365603
NPR 136.24151
NZD 1.683048
OMR 0.385001
PAB 0.999671
PEN 3.66625
PGK 4.141754
PHP 56.004985
PKR 281.104253
PLN 3.746798
PYG 8005.869096
QAR 3.641022
RON 4.369702
RSD 102.971863
RUB 82.127178
RWF 1416
SAR 3.750993
SBD 8.354312
SCR 14.230408
SDG 600.496843
SEK 9.62565
SGD 1.307955
SHP 0.785843
SLE 22.699613
SLL 20969.483762
SOS 571.499053
SRD 36.849857
STD 20697.981008
SVC 8.747337
SYP 13001.961096
SZL 18.515014
THB 33.440292
TJS 10.556725
TMT 3.5
TND 2.9825
TOP 2.342098
TRY 38.456605
TTD 6.782788
TWD 32.329749
TZS 2690.000142
UAH 41.532203
UGX 3663.759967
UYU 42.093703
UZS 12944.520346
VES 86.54691
VND 26005
VUV 121.306988
WST 2.770092
XAF 576.326032
XAG 0.030199
XAU 0.000301
XCD 2.70255
XDR 0.715661
XOF 576.328564
XPF 104.950208
YER 245.101482
ZAR 18.55325
ZMK 9001.201319
ZMW 27.966701
ZWL 321.999592
  • AEX

    2.0100

    874.74

    +0.23%

  • BEL20

    43.7600

    4376.51

    +1.01%

  • PX1

    -18.1800

    7555.87

    -0.24%

  • ISEQ

    165.4400

    10377.75

    +1.62%

  • OSEBX

    4.8400

    1472.35

    +0.33%

  • PSI20

    94.1600

    6967.27

    +1.37%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    51.5000

    2805.66

    +1.87%

  • N150

    19.5700

    3393.83

    +0.58%

Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation
Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation / Photo: © AFP

Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation

"Pas d'avenir": en Bulgarie, la colère gronde contre le Pacte vert européen et la fin programmée du charbon. La Pologne, autre terre de houille, s'est elle fait une raison, mettant résolument le cap sur les renouvelables.

Taille du texte:

Le village bulgare de Beli Bryag, au cœur de la région minière, symbolise les ambitions perdues du pays des Balkans, le plus pauvre de l'Union européenne.

En 2009, il avait été décidé d'en faire table rase pour pouvoir agrandir une mine en plein air.

Le projet a vidé le village où ne restent que des maisons aux fenêtres béantes et une cinquantaine d'habitants, contre quelque 400 à l'époque.

"La situation est tragique. Il serait absurde de démolir les dernières habitations pour étendre une mine qui risque de fermer ensuite", résume pour l'AFP la maire du hameau fantôme Ivelina Dimcheva, 43 ans, elle-même sœur et épouse de mineurs.

Car l'UE vise la sortie du charbon afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Pour inciter les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles a instauré en 2005 un système de quotas.

En cas de dépassement, elles doivent en acheter des supplémentaires (un quota équivaut à une tonne de CO2).

- La Bulgarie "traîne des pieds" -

Pour accentuer la pression sur les pollueurs, le prix a augmenté au fil des ans et l'activité des centrales à charbon — qui ont fourni plus de 30% des besoins énergétiques du pays en 2023, juste derrière le nucléaire — est de moins en moins rentable.

Avec ses trois mines, le gigantesque bassin Maritza Iztok fait actuellement tourner quatre sites. Une manne pour la région depuis des décennies: plus de 11.000 personnes y travaillent et on compte quelque 70.000 emplois indirects.

Les autorités bulgares ont longtemps lutté contre Bruxelles pour prolonger la vie du secteur avant de prendre acte de son inéluctable déclin.

Dénoncer la fermeture des centrales à charbon ne sert à rien, estime l'expert Milen Keremedchiev, ancien vice-ministre de l’Économie. "C'est comme protester contre la vieillesse imminente", lance-t-il.

Mais faute d'avoir préparé la transition écologique, la Bulgarie, minée par l'instabilité politique, est devenue pour la première fois cet hiver importatrice nette d'énergie.

Et qu'adviendra-t-il des travailleurs du charbon?

"C'est le néant, on ne nous offre aucune perspective", lâche Stanimir Georgiev, 50 ans dont 30 de carrière dans les mines, qui organise grèves et défilés pour défendre son gagne-pain à l'approche des élections européennes du 9 juin.

"Le Pacte vert est une mascarade qui menace notre bien-être et nourrit des sentiments anti-européens", regrette-t-il, tandis que certains ont ressorti le drapeau russe au fronton de leur maison dans ce pays historiquement proche de Moscou.

"C'est la faute de nos gouvernements qui ont traîné des pieds" pour préparer l'avenir, renchérit Diyan Ivanov, 36 ans, mineur de père en fils. "Nous travaillons seulement un jour sur deux et plus jamais la nuit", témoigne-t-il, regrettant "la sécurité" des temps anciens.

- Virage radical en Pologne -

Loin de cette nostalgie, la Pologne, pourtant traditionnellement plus dépendante du charbon que la Bulgarie, semble prête à tourner la page.

L'énorme centrale de Belchatow (centre), alimentée en lignite, reste "le plus grand émetteur de CO2" sur le continent, selon l'ONG environnementale Ember. Mais la part du charbon dans la production d'énergie est passée de 87% en 2015 à 73% en 2022 et 63% l'an dernier, selon les chiffres officiels, sur fond d'envolée des coûts.

Les mines — une vingtaine au total — sont pour la plupart profondément déficitaires, ne survivant que grâce aux aides de l’État.

Et les effectifs ont fondu: de près de 400.000 en 1990, ils ne sont plus que 75.000 aujourd'hui.

Les mineurs apparaissent résignés à leur sort alors que la Pologne prévoit d'abandonner le charbon d'ici 2049, une date que le nouveau gouvernement pro-européen de Donald Tusk doit encore confirmer.

Déjà, les énergies renouvelables représentent "un quart du bouquet énergétique, contre seulement 5% il y a 10 ans", précise Grzegorz Wisniewski, expert de l'institut IEO de Varsovie, spécialisé sur le sujet.

Ce qui est "remarquable", c'est que le solaire et l'éolien ont quasiment supplanté l'hydraulique et la biomasse, auparavant dominants.

Malgré les freins administratifs et techniques, il parie sur "une part des renouvelables de 70 à 80% en 2040", tandis qu'une première centrale nucléaire doit voir le jour d'ici 2033.

Une révolution encore impensable il y a peu au pays numéro un européen du charbon.

A.Kwok--ThChM