The China Mail - Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal

USD -
AED 3.673005
AFN 72.495776
ALL 87.464968
AMD 391.269852
ANG 1.802269
AOA 911.999751
ARS 1137.995096
AUD 1.571585
AWG 1.8025
AZN 1.695129
BAM 1.720966
BBD 2.017854
BDT 121.421438
BGN 1.717465
BHD 0.376989
BIF 2971.142974
BMD 1
BND 1.313413
BOB 6.905685
BRL 5.867698
BSD 0.999336
BTN 85.556401
BWP 13.775292
BYN 3.270465
BYR 19600
BZD 2.007488
CAD 1.38948
CDF 2874.999946
CHF 0.814803
CLF 0.025262
CLP 969.392642
CNY 7.34846
CNH 7.30443
COP 4306
CRC 502.61559
CUC 1
CUP 26.5
CVE 97.025399
CZK 21.989018
DJF 177.719926
DKK 6.564475
DOP 60.371946
DZD 132.588685
EGP 51.122972
ERN 15
ETB 132.973439
EUR 0.879115
FJD 2.291029
FKP 0.756438
GBP 0.756429
GEL 2.750562
GGP 0.756438
GHS 15.470036
GIP 0.756438
GMD 71.500249
GNF 8649.704564
GTQ 7.700261
GYD 209.086949
HKD 7.760005
HNL 25.908637
HRK 6.618804
HTG 130.452572
HUF 358.303043
IDR 16818.8
ILS 3.684496
IMP 0.756438
INR 85.645202
IQD 1309.158744
IRR 42112.506766
ISK 127.559786
JEP 0.756438
JMD 157.912104
JOD 0.709298
JPY 142.335503
KES 129.705582
KGS 87.417597
KHR 4002.586855
KMF 433.479251
KPW 900.006603
KRW 1416.280305
KWD 0.30662
KYD 0.832846
KZT 523.38192
LAK 21643.810303
LBP 89544.416629
LKR 298.278418
LRD 199.874171
LSL 18.837437
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.467
MAD 9.279294
MDL 17.288698
MGA 4552.79402
MKD 54.096472
MMK 2099.749333
MNT 3545.132071
MOP 7.988103
MRU 39.595936
MUR 45.130304
MVR 15.410337
MWK 1732.932672
MXN 19.995295
MYR 4.410497
MZN 63.897632
NAD 18.837437
NGN 1605.244655
NIO 36.779425
NOK 10.59322
NPR 136.890594
NZD 1.690295
OMR 0.385037
PAB 0.999432
PEN 3.739171
PGK 4.133028
PHP 56.602503
PKR 280.276034
PLN 3.761625
PYG 7995.917128
QAR 3.642555
RON 4.374799
RSD 103.171705
RUB 83.005481
RWF 1419.929342
SAR 3.752396
SBD 8.368347
SCR 14.322262
SDG 600.50274
SEK 9.780785
SGD 1.311975
SHP 0.785843
SLE 22.749662
SLL 20969.483762
SOS 571.162079
SRD 37.161998
STD 20697.981008
SVC 8.744737
SYP 13001.997938
SZL 18.852318
THB 33.120426
TJS 10.797746
TMT 3.51
TND 2.997127
TOP 2.342099
TRY 38.1308
TTD 6.786894
TWD 32.456502
TZS 2677.503347
UAH 41.29068
UGX 3664.905342
UYU 42.342196
UZS 12972.796987
VES 77.11805
VND 25845
VUV 122.719677
WST 2.796382
XAF 577.165282
XAG 0.030428
XAU 0.0003
XCD 2.70255
XDR 0.71934
XOF 577.195753
XPF 104.940363
YER 245.325025
ZAR 18.838598
ZMK 9001.203834
ZMW 28.382118
ZWL 321.999592
  • AEX

    -3.6000

    853.56

    -0.42%

  • BEL20

    6.2900

    4200.98

    +0.15%

  • PX1

    -5.1300

    7329.97

    -0.07%

  • ISEQ

    -22.3700

    10145.44

    -0.22%

  • OSEBX

    0.7200

    1447.47

    +0.05%

  • PSI20

    39.5700

    6745.91

    +0.59%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.3200

    2650.95

    -1.02%

  • N150

    -3.9000

    3245.52

    -0.12%

Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal
Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal / Photo: © AFP/Archives

Changement climatique: l'avenir incertain des chasseurs de "miel fou" au Népal

Suspendus à une corde et à une échelle de bambou pour dénicher du miel aux vertus hallucinogènes sur une falaise de l'Himalaya, des grimpeurs népalais perpétuent une pratique ancienne, menacée aujourd'hui par le changement climatique.

Taille du texte:

S'enveloppant de fumée pour se protéger des attaques d'un nuage d'abeilles géantes, Som Ram Gurung, 26 ans, se balance à 100 mètres du sol, pour découper des rayons dégoulinants de ruches sauvages.

Le "miel fou" avec une saveur piquante a, selon les amateurs, un léger effet hallucinogène issu du nectar de rhododendron, dont les abeilles raffolent.

Ce miel de haute altitude n'a jamais été facile à récolter, dans le district de Lamjung (centre). Il provient de l'espèce Apis laboriosa, l'abeille la plus grande au monde (jusqu'à 3 centimètres de long), qui affectionne les falaises inaccessibles.

Mais les chasseurs de miel sont aujourd'hui confrontés à des défis supplémentaires, dont certains liés aux effets du réchauffement climatique sur ces vallées forestières isolées, à 100 kilomètres au nord-ouest de Katmandou.

Selon Doodh Bahadur Gurung, 65 ans, qui a transmis sa technique à son fils Som Ram, les chasseurs ont constaté une chute rapide du nombre de ruches et des quantités de miel récoltées.

"Lorsque nous étions jeunes, il y avait des ruches sur presque toutes les falaises grâce à l'abondance des fleurs sauvages et des sources d'eau", explique-t-il. "Mais d'année en année, il est de plus en plus difficile de trouver des ruches.

- Barrages, pesticides et incendies -

Le déclin des abeilles s'explique par des causes multiples: "Les cours d'eau s'assèchent en raison des projets hydroélectriques et de l'irrégularité des précipitations", dit-il, alors que les abeilles sauvages préfèrent nicher près de l'eau.

"Les abeilles qui volent vers les fermes sont également confrontées au problème des pesticides, qui les tuent".

Avec des pluies irrégulières, des hivers plus secs et une chaleur accablante, les feux de brousse sont aussi devenus plus fréquents.

Le Népal a combattu plus de 4.500 incendies de forêt cette année, près du double de l'année précédente, selon les chiffres du gouvernement.

"Les feux de brousse sont plus fréquents aujourd'hui", explique Doodh Bahadur. Et "il n'y a pas assez de jeunes pour les éteindre à temps".

Il y a dix ans, son village de Taap pouvait récolter 1.000 litres de miel par saison. Aujourd'hui, les chasseurs s'estiment chanceux de récolter 250 litres.

Les scientifiques confirment ces observations, notant que le changement climatique est un facteur déterminant.

"Les abeilles sont très sensibles aux changements de température", explique Susma Giri, spécialiste des abeilles à l'Institut des sciences appliquées de Katmandou.

"Ce sont des créatures sauvages qui ne peuvent pas s'adapter aux activités ou au bruit des humains".

- "Conséquences économiques alarmantes" -

Le Centre international de développement intégré des montagnes (ICIMOD), basé au Népal, qui a observé une fonte plus rapide que jamais des glaciers de l'Himalaya, constate un "déclin brutal de la population d'abeilles".

Il a tiré la sonnette d'alarme le mois dernier, rappelant qu'au moins 75% des cultures du Népal dépendent de pollinisateurs tels que les abeilles.

"Le changement climatique et la perte d'habitat comptent parmi les principaux facteurs de leur déclin", selon le centre. "La réduction de la pollinisation qui en résulte a déjà eu des conséquences économiques alarmantes".

Selon une étude de 2022, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, les pertes annuelles dues à la réduction de la pollinisation au Népal s'élevaient à 250 dollars par habitant, une somme énorme dans un pays où le revenu annuel moyen s'élève à 1.400 dollars.

La diminution des réserves a poussé les prix de ce miel rare à la hausse. Si un litre valait 3,5 dollars il y a vingt ans, il se vend aujourd'hui 15 dollars.

Les négociants voient la demande augmenter aux États-Unis, en Europe et au Japon, en raison de bienfaits présumés pour la santé vantés sur les réseaux sociaux.

Les négociants en miel de Katmandou estiment à environ 10.000 litres les exportations annuelles.

Un pot de 250 grammes de "miel fou" peut atteindre 70 dollars en ligne. La demande "augmente chaque année, mais la production de qualité a diminué", observe Rashmi Kandel, un exportateur de miel de Katmandou.

- "Nous perdons tout" -

Les jeunes sont de moins en moins nombreux à vouloir participer à la traditionnelle chasse au miel en montagne qui dure un mois.

Comme partout au Népal, les jeunes quittent la vie rurale pour des emplois mieux rémunérés à l'étranger.

Suk Bahadur Gurung, 56 ans, homme politique local et membre de l'équipe de chasseurs de miel, craint pour la survie de son métier difficile.

"Il faut des compétences et de la force", explique-t-il. Or "il n'y a pas beaucoup de jeunes qui veulent faire ce métier".

Som Ram Gurung tend ses bras et ses jambes enflés à sa descente de la falaise. "Les piqûres couvrent mon corps", dit-il.

Il dit être prêt à aller travailler dans une usine à Dubaï pour un salaire mensuel d'environ 320 dollars.

Son père, Doodh Bahadur, regrette à la fois la disparition des abeilles et le départ des jeunes. "Nous perdons tout", dit-il. "L'avenir est incertain pour tout le monde.

V.Liu--ThChM