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La République dominicaine a commencé jeudi à faire le deuil des victimes de l'effondrement du toit de la discothèque de Saint-Domingue, dont le bilan provisoire dépasse désormais les 200 morts, dont un couple de Français et un Italien, selon les secours qui devraient mettre un terme aux opérations de recherche.
Il n'y a "plus d'espoir raisonnable de retrouver des survivants" à la tragédie survenue mardi à 00H44 (04H44 GMT), alors que le bilan s'élève à 221 morts, selon les secours.
Les autorités ont promis l'ouverture d'une enquête dès la fin des fouilles, et jeudi la présidence a annoncé la création d'une commission d'enquête "composée d'experts nationaux et internationaux" pour "déterminer les causes de la tragédie". "Cette étude technique sera réalisée avec une totale ouverture et dans le plein respect de l'indépendance du ministère public", selon le texte.
Sur son cercueil accompagné de nombreuses couronnes de fleurs blanches, ont été déposés des lunettes et un chapeau qui le caractérisaient.
La musique de celui qui était surnommé "la voix la plus aiguë du merengue", a fait le tour de l'Amérique latine et caribéenne, et de la planète.
De nombreux artistes ont honoré sa mémoire sur les réseaux sociaux. Proches, amis et fans ont lâché des ballons blancs à l'extérieur du théâtre, peu avant la sortie du corbillard avec la dépouille du chanteur de "Enamorado de ella" ou "Buscando tus besos".
"Je reviendrai... tu seras mon étoile, si tu m'attends, je reviendrai!" (paroles d'un de ses tubes "Volvere"), chantaient à tue-tête Alina Caminero, sa sœur Julia et des dizaines de personnes venues dire adieux à leur idole.
"Rubby est de l'histoire, Rubby est un artiste du peuple, simple, qui est sorti de la pauvreté", a témoigné pour l'AFP Caminero, 56 ans. "Rubby représente la dominicanité... Rubby pour toujours".
Le président Luis Abinader, qui a prolongé jeudi de trois nouveaux jours le deuil les trois jours décrétés mardi, a assisté à la cérémonie.
Des centaines de personnes ont défilé devant le cercueil.
A Haina, ville en périphérie de Saint-Domingue, des obsèques collectives d'une vingtaines de personnes ont eu lieu dans un stade de basket-ball.
- "Déchirés"
Jeudi lors d'un bilan toujours provisoire, le directeur du Centre d'opérations d'urgence (COE), Juan Manuel Mendez a annoncé: "Malheureusement, nous avons un bilan de 221 personnes jusqu'à présent".
Selon le ministre de la Santé, Victor Atallah, il y aurait "possiblement encore" des morts sous les décombres.
Dans un liste provisoire de victimes décédées, figurent notamment un couple de Français résidant en République dominicaine et un Italien. Washington avait déjà annoncé la veille le décès "d'au moins" un Américain.
Des dizaines de personnes s'agglutinaient toujours avec angoisse autour de la discothèque, des hôpitaux et de la morgue en attendant des nouvelles ou l'identification de leurs proches.
L'un brandit une photo, d'autres se tiennent dans les bras et pleurent.
Une liste de noms des victimes a été placée sur la bâche d'une tente à côté de l'endroit où les corps arrivent.
Jose Santana a perdu quatre membres de sa famille. "Hier nous avons passé la journée (à aller) de clinique en clinique, d'hôpital en hôpital et devant le Jet Set, à la recherche de nos frères, espérant les retrouver vivants". "Malheureusement, ce (mercredi) matin, on nous a annoncé qu'ils étaient tous morts".
"Ma soeur est en soins intensifs", déclare Juan Francisco Rosario. "J'ai aussi un neveu dans un état grave, et une nièce qui est décédée et dont nous n'avons pas encore reçu le corps. Nous sommes totalement choqués, attristés, déchirés par ce désastre, cette tragédie".
Cette catastrophe dépasse désormais, en termes de bilan humain, l'incendie en 2005 d'une prison à Higuey (est) qui avait coûté la vie à 136 détenus.
N.Lo--ThChM