
AEX
0.8700
Les militants du mouvement écologiste britannique Just Stop Oil, connu pour ses actions spectaculaires menées depuis trois ans, ont défilé samedi à Londres pour la dernière fois, alors que certains de leurs membres sont toujours derrière les barreaux.
Quelques centaines de personnes ont tranquillement déambulé dans le centre de la capitale britannique, du parlement jusqu'au siège du géant pétrolier et gazier Shell, où ils ont retiré leur emblématique chasuble orange fluo.
Ils ont alors dévoilé un tee-shirt illustré d'un point d'interrogation, tandis qu'une pancarte géante interrogeait: "Nous avons eu un impact, et vous, qu'avez-vous fait?".
Just Stop Oil a annoncé en mars l'arrêt de ses actions-choc dont les images ont fait le tour du monde, des blocages d'autoroute aux jets de soupe dans les musées, avec lesquels le groupe écologiste s'est attiré les foudres des gouvernements britanniques depuis 2022.
Officiellement, il arrête ses actions après l'engagement de l'exécutif travailliste à cesser tout nouveau projet pétrolier ou gazier au Royaume-Uni.
A mi-parcours, le cortège s'est arrêté devant la Cour d'appel, qui a confirmé en mars les peines de prison ferme infligées à dix activistes de Just Stop Oil. Parmi eux figurent les deux militantes qui avaient jeté de la soupe sur les "Tournesols" de Van Gogh.
L'un des organisateurs de la marche, Tim Crosland, a dénoncé un "simulacre de procès", tandis que des manifestants soulevaient les portraits des activistes emprisonnés.
Au total, 11 militants sont actuellement derrière les barreaux, dont le cofondateur du mouvement Roger Hallam, et cinq autres doivent être incarcérés en mai. Le mouvement recense, depuis 2022, un total de 3.300 arrestations au Royaume-Uni.
"La loi devrait être de notre côté car nous essayons de mettre tout le monde en sécurité", a regretté Gilly Robinson, aidante de 61 ans. Celle-ci se dit "terrifiée" que des militants puissent être emprisonnés pour leurs actions en faveur du climat.
Mel Carrington, l'une des porte-paroles du mouvement, reconnaît aussi auprès de l'AFP que la "répression (judiciaire) rend la mobilisation plus difficile, et que le contexte a changé". Elle cite notamment l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, qui a enclenché une marche arrière toute dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les actions s'arrêtent, mais Just Stop Oil continuera d'exister pour soutenir ses membres emprisonnés ou dans l'attente d'un procès, explique-t-elle, et va "travailler à élaborer une stratégie pour la suite" avec d'autres mouvements de désobéissance civile.
V.Fan--ThChM