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A l'arrivée du cercueil du pape François sur la place Saint-Pierre, puis une fois la messe terminée, des applaudissements et acclamations ont retenti dans la foule des 250.000 personnes venues rendre hommage une dernière fois au "pape proche des plus petits".
C'est le moment qu'ils attendaient depuis le petit matin: l'arrivée peu après 10H00 du cercueil de bois et de zinc sur l'imposant parvis de la basilique Saint-Pierre, à Rome.
"Il représentait la paix et l'acceptation de tous, c'était le pape de tous, quelqu'un d'authentique", souligne Cyril Clark, l'un de ces fidèles qui se sont massés autour de la place Saint-Pierre.
Jérémie Metais est lui venu spécialement de Grenoble, dans les Alpes françaises, "sur un coup de tête": "pour moi, il représente beaucoup. C'était un pape proche des plus petits".
"Je suis touché par le monde. C'est beau de voir toutes ces nationalités réunies. C'est un peu le centre du monde aujourd'hui ici", apprécie-t-il.
Sur le parvis, sous un soleil radieux, ont pris place des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées en costume sombre, comme le président américain Donald Trump, accompagné de son épouse Melania, l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Français Emmanuel Macron, le Brésilien Lula et l'Argentin Javier Milei.
A gauche de l'autel, dans un ordonnancement tout aussi géométrique, 255 cardinaux et 750 évêques et prêtres, revêtus de rouge ou de violet, ont suivi dans le plus grand recueillement la messe présidée par l'Italien Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux.
- Foule colorée et jeune -
Bien plus loin, une foule plus colorée et plus jeune, presque joyeuse, a rapidement rempli la Via della Conciliazione, la majestueuse artère reliant le Vatican aux rives du Tibre où ont été installés des écrans géants pour permettre aux arrivants de suivre la cérémonie.
Dans cette foule, a constaté l'AFP, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.
Pour assister aux funérailles du premier pape sud-américain de l'histoire, il fallait s'être levé tôt.
Gabriela Lazo et ses enfants ont passé la nuit dans leur voiture: "être aux funérailles avec ma famille est la plus belle chose possible. Nous aurions aimé le voir en personne, mais grâce à Dieu et à lui, nous sommes ici pour ce moment", insiste cette Péruvienne de 41 ans.
Andrea Ugalde est elle venue spécialement de Los Angeles pour assister aux funérailles: "dès que j'ai atterri jeudi, je suis venue place Saint-Pierre. Je veux simplement être là et participer à cet événement".
Malgré la perte de leur chef, malgré la solennité de l'événement, beaucoup de ces fidèles ont l'impression d'être des privilégiés qui vont vivre un moment historique.
- "On ne pouvait pas rater ça" -
"On ne pouvait pas rater ça", sourit Katie Hibner Roncalli, une enseignante américaine de 33 ans arrivée dès 03H00 du matin aux abords de la place Saint-Pierre avec trois élèves.
"C'était hyper important pour moi de venir car c'est un pape qui a marqué notre génération", renchérit Marine De Parcevaux, 21 ans.
"Toutes les avancées qu'il a faites sur l'écologie, sur l'avenir des jeunes, l'homosexualité... Il nous a redonné espoir en l'avenir, ça faisait du bien d'avoir une nouvelle voix plus moderne dans l'Eglise", poursuit cette étudiante française, qui peint une aquarelle de la façade de Saint-Pierre derrière une barrière en attendant le début de la cérémonie.
Au terme de la messe qui a duré plus de deux heures, des applaudissements ont longuement accompagné le cercueil pour son retour dans Saint-Pierre, avant qu'il ne soit escorté de l'autre côté du Tibre, jusqu'à la basilique Sainte Marie Majeure où François a choisi d'être inhumé.
Parmi les fidèles qui l'y attendent, deux touristes argentins, Diego Borigen et Daiana Pozo, qui arrivent, leurs valises en main, tout juste de Florence.
"Je suis catholique mais pas pratiquant, avoue Diego. Et pour la première fois je me suis senti représenté par le pape François, au-delà du fait qu'il soit argentin, par tout ce qu'il a fait".
C.Fong--ThChM